Quel drôle de titre ! Certes, mais il résume tout à fait la mésaventure que j'ai vécue hier après-midi et que je vais vous conter.
Il se trouve que depuis quelques temps (une dizaine de jours), mon bébé parfait tout mignon tout sage s'est métamorphosé et pleure, pleurniche, chouine, ou hurle toute la journée (pas les nuits, merci pour ma santé). J'ai éliminé les coliques des hypothèses puisque ces grognasses ont plutôt l'air de faire leurs bagages et c'est pas dommage. A force d'observer ce qui pourrait être la cause de ces pleurs incessants, j'ai fini par conclure qu'il y avait de grandes chances pour que ce soit ses dents qui le travaillent. Il pousse comme une fleur et pèse déjà 7kg à 3 mois et demi, les dents ont peut-être décidé de venir faire coucou rapidement. Surtout qu'il passe la moitié du temps les mains dans sa bouche, et que lorsque j'y glisse un doigt il me mord comme un forcené.
Bref, je me dresse une liste de tout l'attirail à acheter à la pharmacie pour aider mon bébé à lutter contre la douleur de ces fatales poussées dentaires et me promets d'y aller dans l'après-midi.
Première mésaventure : le matin, en essayant désespérément de faire taire mon bébé en le berçant dans son porte-bébé, je me retrouve couverte de pipi grâce à sa couche toute neuve qui a malgré tout a décidé de fuir, cette pétasse. Robe trempée, bébé trempé et... porte-bébé trempé. Flûte, je l'utilise tous les jours mon Ergo chéri d'amour !! Tant pis, à laver, avec cette chaleur il sera vite sec.
Deuxième mésaventure : alors que je suis dans la chambre pour mettre Pimprenelle à la sieste, ça frappe à la porte. L'oeil sur le judas, je vois un bonhomme que je ne connais ni d'Eve ni d'Adam et qui ne me revient pas. 12000 histoires de psychopates me reviennent en mémoire, je n'ouvre pas (mon mari chéri n'était point là). Le vilain monsieur re-frappe plusieurs fois, il a du entendre Pimprenelle que j'essaye vainement de faire taire mais qui peut pas s'empêcher de parler fort. L'horrible psychopathe refrappe encore en disant cette fois "Madame, j'ai un colis pour vous !". Zut, crotte, merdasse. La honte. C'était juste le livreur qui m'amenait mon habillage de pluie pour la poussette double. J'ai bafouillé un "désolée j'étais en train de donner à manger à mon bébé hum hum merci au revoir" et j'ai vite refermé la porte, super honteuse.
Troisième mésaventure : la sieste est terminée, c'est le moment de partir à la pharmacie comme prévu. Je n'ai pas d'Ergo puisqu'il est à laver. Qu'à cela ne tienne ! Je vais ressortir ma vieille Amazonas qui ne m'a servi que les deux premiers mois de Pimprenelle et je me tente un double hamac dos plutôt bien réussi ma foi. Et c'est ainsi que j'emmène mon Polichon sur le dos et ma Pimpouchette à pied. Il fait beau, tout s'annonce bien.
Je l'avais franchement aussi bien réussi que ça ! Source
A la pharmacie j'achète donc 1000 médocs pour soulager les gencives de mon fiston, Pimprenelle en profite pour demander d'aller dans les bras de la pharmacienne qui n'hésite pas une seconde et la garde dans les bras tout le temps qu'on y sera. C'est rigolo, tout le monde sourit de la sociabilité de ma fille, ça fait rire les oiseaux, ohoho rire les oiseaux...
Puisque tout se passe aussi bien, j'en profite pour passer 2 minutes au supermarché juste à côté racheter de la viande parce que c'est un peu la dèche dans notre frigo.
Chemin du retour, c'est là que ça se corse. Polichinelle se met soudain à huuuuuuuuurler dans l'écharpe, sans doute repris par une crise de douleur. Au bout de 5mn je craque et je décide de tenter de le passer en ventral pour pouvoir lui faire des bisous et l'aider à patienter. Je me retrouve donc en plein milieu d'un trottoir à tenter de passer mon bébé du dorsal en ventral sans pouvoir le poser pour installer l'écharpe. J'avoue, je suis en panique à ce moment-là. Ma viande est en plein soleil et je n'arrive pas à bien positionner mon bébé. Je finis donc par improviser un nouage qui n'existe pas et qui tient super mal. Je prie pour ne croiser personne tellement j'ai honte. On dirait un poulet ficelé à un arbre. Je suis obligée de le tenir avec mes mains quand même, le sac de viande me cisaille le poignet et Pimprenelle marche à deux à l'heure. J'essaye de ne pas trop lui montrer mon énervement, je lui fais des sourires un peu forcés mais en vrai j'ai envie de brûler le quartier et de buter chaque être humain au sniper.
Polichinelle ressemblait à ça en gros...
Quatrième mésaventure : nous atteignons enfin notre immeuble. J'ai l'idée débile de regarder le courrier dans la boîte aux lettres. J'y trouve le joli faire-part de naissance du bébé du blog, je le glisse dans mon sac à main et entreprend la longue ascension des deux étages avant de pouvoir arriver à mon chez moi. Pimprenelle sait monter les escaliers seule mais elle met au moins 5 minutes à le faire et 5 minutes c'est trèèèèèès long quand tu as un bébé qui hurle à la mort dans les bras et un sac qui te coupe les doigts. Nous arrivons devant notre porte qu'à cet instant précis j'aime d'amour. Vision d'horreur : ma clé a disparu. Toutes mes clés sont bien accrochées à mon trousseau mais celle de ma porte n'y est plus. Je crois défaillir. Je me vois déjà téléphoner à mon mari pour hurler, pleurer et lui dire d'appeler les pompiers. Finalement, je jette le sac de viande par terre, je fais grimper Pimprenelle sur ma hanche droite, je tiens Polichinelle sur ma hanche gauche et je dévale les escaliers comme un pachyderme poursuivi par un mulot. La vitesse a au moins l'avantage de clouer le bec à mon mini bébé qui est intrigué par ce changement de rythme. Mes clés sont là, gisant au sol, sous la boîte aux lettres.
C'est donc en soufflant comme un boeuf, chaque muscle tendu comme un string et ruisselante de sueur que je rentre enfin chez moi. Polichinelle s'est calmé et me regarde d'un air qui veut dire "bah pourquoi tu fais cette tête là maman ? On est drôlement mieux chez nous !"
Et j'ai fait cuire ma viande le soir-même, au cas où elle aurait pris un coup de chaud.