Je m’adresse à vous, les mamans maternantes. Vous qui, comme moi, avez cela dans la peau et ressentez cela jusqu’au bout de vos ongles de pieds. Vous que cela passionne et qui trouvez épanouissement et bonheur dans les pratiques telles que l’allaitement, le co-sleeping, le portage, le langage des signes, l’hygiène naturelle infantile, l’éducation non-violente etc.
Moi aussi ça m’a pris par surprise à la naissance de Pimprenelle. Je savais que je serais du genre à vouloir allaiter, porter et être à l’écoute constante des besoins de mon bébé mais ça a été au-delà de ça. C’est devenu une conviction, une passion (comme en témoigne l’existence de mon blog).
Me voilà depuis des mois plongée dans l’univers des mamans maternantes sur la toile. C’est chouette j’y ai appris des tas de choses et j’en apprends encore beaucoup. Mais une chose me laisse bouche bée : la guerre des mamans maternantes et de celles qui ne le sont pas.
Je ne m’attendais pas à autant de virulence et de débats stériles.
Déjà le terme de « maternante », que j’utilise pour ne pas tourner inutilement autour du pot, me gêne beaucoup.
Je l’ai utilisé une fois lors d’une discussion avec une collègue et elle a rien compris, elle croyait que je voulais dit que j’étais « maternelle ».
Ce qui me gêne surtout c’est qu’il me met dans une case. Si je suis maternante je suis comme toutes celles qui se revendiquent comme telles, point. Alors que finalement même en temps que maternantes nous avons toutes des manières bien différentes de voir les choses.
Oui, nous avons l’air de faire partie d’une secte et nous renvoyons souvent une mauvaise image.
Moi qui allaite depuis plus de 10 mois et qui suis convaincue des nombreux bienfaits de l’allaitement, je peux vous assurer que je me sens totalement agressée si je croise une femme portant un slogan type « j’allaite et je t’emmerde ». Alors imaginez l'impact sur la personne qui avait déjà une image pas terrible de l’allaitement ou des femmes qui le pratiquent…
Sachons admettre que des femmes ne ressentent pas cela. Oui ça peut être dur à concevoir pour nous qui vibrons de tout notre cœur et de tout notre corps au son de ces pratiques. Mais certaines femmes non. Pour différentes raisons : leur propre éducation, le rapport avec leur corps, leur image, leur travail, leur style de vie, leur rythme etc…
Si on ne peut le comprendre on doit au moins l’admettre.
Lorsque des polémiques et des débats se créent, que ce soit lors d’un repas avec des amis ou sur internet, respirons un grand coup, allons boire un verre d’eau fraiche, et revenons quand nous avons retrouvé notre sang froid. Histoire de ne pas renter dans des jugements hâtifs et de ne pas lancer des phrases agressives ou culpabilisantes. Nous desservons bien souvent notre cause.
C’est vrai que lorsqu’on est convaincue que l’allaitement maternel est ce qu’il y a de mieux pour un enfant, on voudrait pouvoir le prouver par A+B car ça nous parait si primordial ! Mais mettons-nous un instant à la place de la personne en face qui est également persuadée donner le meilleur à son bébé. Modérons nos propos pour qu’ils soient recevables. Toujours dans un état d’esprit d’ouverture et de libre-choix. Oui le lait maternel est ce qu’il y a de meilleur pour le bébé mais le lait artificiel n’est pas nocif. Il est juste moins bon que le lait maternel. Donc une maman qui choisit de ne pas allaiter son enfant n’est pas une mauvaise mère.
Si certaines considèrent que les pratiques dites « naturelles » sont un effet de mode après tout qu’est-ce que cela peut faire ? Si nous sommes convaincues et que nous assumons notre manière de faire alors qu’importe !
Ca me tenait à cœur d’écrire ce billet car récemment j’ai assisté (et participé) à plusieurs débats entre « maternantes » et « non maternantes » (erk je déteste décidément ces termes) et l’incompréhension entre les deux « camps » (que je suis triste de devoir dire cela comme ça) était totale. On en venait à des propos agressifs, extrémistes et culpabilisants des deux côtés. Des « mères indignes » et des « mères esclaves » fusaient lamentablement… Aucun argument ne devenait recevable et je crois qu’au bilan, chacune est restée campée sur ses positions avec encore moins d’envie de comprendre l’autre.
La cause des parents et de la famille en France a pourtant besoin que nous soyons unies. Il y a des choses à faire avancer, évoluer et si nous nous tirons dans les pattes entre nous comment cela pourrait-il se faire ?
Petit hors-sujet mais j’y tiens : dans mon billet sur le portage physiologique, qui a un peu créé la polémique, certaines personnes se sont senties montrées du doigt. J’en suis bien navrée car j’ai pourtant fait mon possible pour faire comprendre que je ne portais aucun jugement pour les parents utilisant le porte-bébé remis en question mais que c’est bien la marque que j’accusais. J’ai eu beaucoup de commentaires et remarques me laissant entendre que c’était un matériel homologué donc forcément pas nuisible. Je suis désolée de vous dire que ce n’est malheureusement pas une raison valable. Dois-je vous rappeler le triste sort qu’ont connus les biberons contenant du Bisphénol A et les tapis puzzle en mousse contenant du formamide … ?
