C'est comme une vérité qui se révèle à moi depuis 3 ans, un murmure dans un coin de ma tête qui grandit et qui est devenu un cri qui résonne au fond de moi.
Vous toutes, les mères, vous êtes des héroïnes !! Des super-héros féminins bien plus puissantes que Batman, Superman et Harry Potter réunis ! Cachées derrière votre masque de femme ordinaire et fatiguée, vous êtes des piliers en béton armé, capable d'affronter les pires tempêtes et les plus impressionnants tsunamis.
Vous êtes capables de prêter votre corps, de l'intérieur, là où vous même vous n'avez pas accès, pour y loger l'enfant à venir. Il grandit en vous, il bouscule tout, vous donne des nausées, des sciatiques, des aigreurs, votre ventre devient énorme, votre peau craque. Mais vous, malgré quelques plaintes à peine murmurées entre les dents, vous ne pensez qu'à l'enfant et vous cajolez ce nouveau ventre rond qui vous gêne tant pour trouver le sommeil. Vous vous privez de manger et boire ce qui pourrait nuire à votre petit, vous préparez sa venue et vous ne pensez qu'aux joies qui vont en découler.
Le jour vient où ce petit est devenu assez grand pour naître. Mais avant de libérer votre corps qui a été déjà tellement sollicité, vous devez terminer par ce feu d'artifice qu'est l'accouchement. Mille douleurs à la limite du supportable (et parfois jusqu'à l'insupportable) pour aboutir par cette délivrance tant attendue, qui vous déchire au passage, plus ou moins (parfois complétement, pour ma part...).
Vous ne faites enfin plus qu'un avec vous même, vous allez enfin pouvoir respirer, manger, dormir, revivre, juste pour vous.
Sauf que non, à peine avez-vous délivré votre intérieur de son petit occupant que vous êtes à nouveau sollicitée pour vous en occuper 24h/24. La nuit, le jour, pas le choix. Ce minuscule petit être si vulnérable a besoin de vous à chaque instant et c'est viscéral, vous DEVEZ vous en occuper. Vous ne vous posez pas la question. Malgré la fatigue extrême dans laquelle vous vous trouvez, vous devez encore trouver des forces en vous. Et vous les trouvez, toujours. Vous avez un réservoir de force physique et mentale au-delà de l'imaginable.
L'enfant sollicite, pleure, évolue, prend des habitudes, les perd aussitôt, prend toute la place, fait du bruit, beaucoup de bruit, ne laisse jamais de répis. Mais vous êtes là, toujours. Certains jours, le bonheur qu'il vous apporte est tel que tous ces sacrifices ne comptent même pas pour vous. Mais d'autres fois, c'est dur. Se lever aux aurores après une nuit entrecoupée, parce que votre enfant a décidé que la nuit était terminée, et quand il décide c'est pour vous deux. Vous avez le teint blafard, la force de rien, votre tête ne supporte plus ses bruits, vous voudriez juste rester assise un peu, sans rien faire, mais vous devez toujours lui faire quelque chose. L'enfant a TOUJOURS besoin de quelque chose.
Même dans ces moments où n'importe qui aurait baissé les bras ou fuit en courant, vous demeurez à votre poste. Chiffonnée au corps et au coeur mais là où vous savez que vous devez être, près de lui, pour lui.
Vous osez craquer de temps en temps. Pleurer tout votre soûl un bon coup, ou hurler comme un putois. Pour une fois. Ca ne change rien, ça défoule juste.
L'enfant, en débarquant dans votre vie, ne vous a pas seulement rendue mère, il a aussi mis dans vos veines l'elixir du super-héros. Vous êtes aliénée à lui, il vous suce votre énergie et votre temps mais vous demeurez encore et encore. Parce qu'en retour, il vous insuffle toute la force dont vous avez besoin. L'amour que vous avez pour lui est à la mesure de la fatigue que vous éprouvez. C'est à double sens.
Honnêtement, je ne pensais pas que c'était ça être mère. Parce que des mamans on en croise tous les jours et elles vont toujours bien. Elles vont travailler pomponnées comme des roses fraiches, elles ont un sourire jusqu'aux oreilles à la sortie de l'école. Si on ne le vit pas, on pourrait bien croire qu'être mère c'est super facile et que ça se fait tout seul. Et bien maintenant que je le vis, je connais la vérité. Être mère c'est naturel mais ça ne se fait pas tout seul. C'est un renoncement au quotidien et ça demande une force mentale herculéenne.
Vous, les mamans, vous êtes mes héroïnes. Et je me mets dans le lot parce que oui, je suis une putain d'héroïne et je vous conseille à toutes de vous le dire vraiment. On mérite une médaille, des tonnes de médailles !